Le TK selon Bertrand

Introduction

Le 21 Avril 2018 j’ai assisté au cours shibari débutant donné par EDO près de Nantes avec D. comme modèle. Comme d’habitude j’ai besoin de faire des petits dessins pour comprendre / mémoriser ce que j’ai appris, donc autant les partager avec vous sur ce blog.

Le cours était donné par Bertrand Desliens pendant que Curieusement Cordes assurait l’initiation. Je n’ai pas pu m’empêcher de tendre l’oreille à l’initiation également (Curieusement Cordes à la voix qui porte) et globalement le contenu est identique d’un initiateur à l’autre.

Disclaimer

Dans cet article il s’agit plus pour moi de noter une leçon plutôt que de retranscrire des impressions comme dans les articles de la partie Blog. L’article est donc plus froid et factuel … j’espère qu’il n’en sera pas moins intéressant à lire …

Attention.pngAttention : cet article n’est pas un tutorial !!

Il s’agit de la retranscription de ce que j’ai compris d’une leçon d’une heure et demi. Vous pouvez peut être y apprendre un truc ou deux, mais il ne s’agit en aucun cas d’une leçon de Shibari. En aucun cas l’association EDO, Betrand Desliens ou moi même ne pourrons être tenu responsables d’un incident qui se produirait en suivant cet article.

Si comme moi vous débutez le shibari, souvenez-vous qu’il s’agit d’une pratique qui comporte certains dangers. Il est préférable de l’apprendre dans un cadre sécurisant, comme l’association EDO par exemple. Comme toujours il est préférable de pratiquer dans la sécurité et le respect de tous.

La théorie qui va bien

Le TK est une structure de base. C’est elle qui va répartir et renvoyer les autres tensions au corps de la modèle. S’il est mal fait, la sécurité de la modèle est en jeux en cas de suspension par exemple. Bien réussir ce harnais est donc indispensable … quand on a besoin d’un harnais de corps, bien évidemment.

Il existe une infinité de variantes de TK. Voici les grandes lignes de celui que Bertrand nous a enseigné :

Le TK - Cheat sheet.png

Un point important qui n’apparaît que partiellement dans ce schémas, c’est le fait de répartir les surfaces de pressions. En gros, si vous faites peser un poids sur une seule épaisseur de cordes, cette dernière pas entrer profondément dans la chair et provoquer des douleurs. Il est important que les sangles du haut et du bas fassent 4 cordes de larges et que ces dernières soient bien étalées en formes de sangle. Le poids est ainsi réparti sur la largeur de la sangle.

Les grandes étapes

Nœud de départ

On commence par réunir les poignets de la modèles. Betrand nous montre un mouvement de pivot au-dessus du coude de la modèle pour bien orienter le bras. L’important ici est de positionner les peaux fines de deux poignets en face à face, pour les protéger des cordes : ce sont des zones très innervées et pleines de petites veines, il faut les ménager.

Concernant le nœud, Bertrand recommande le Sommerville Bowline. Comme promis je ferai un article un jour sur ce nœud, mais j’ai eu une conversation intéressante le 21 avril et je vais apprendre d’autres nœuds de départ. Je vous raconterai ça dans un autre article, ce n’est pas la place ici.

La contre tension

Entourer les épaules de la modèle, revenir par l’autre côté et faire une contre-tension. Attention à bien positionner cette ceinture de corde pour éviter de pincer le nerfs radial (voir ici). Il faut que la corde la plus haute des 4 passe juste sous le haut de l’aisselle.

La contre tension.png

Pendant la traction, centrer la barre verticale au moins à peu près.

Il est également possible de faire un second tour dans le même sens sans contre tension. A priori les deux solutions ont des avantages et inconvénients. Je ne les connais pas pour le moment, mais les deux fonctionnent.

La friction en X

Après la contre-tension, contourner à nouveau le corps de la modèle. Sur l’épaule droite, passer juste sous la corde déjà en place et revenir vers la barre centrale.

Friction en X ou en 8.png

Passer en dessous de la barre verticale et remonter en diagonale. Régler la tension de la barre horizontale : il faut pouvoir passer deux doigts entre la corde et la modèle, mais pas plus. Profiter de cette vérification pour bien aligner les 4 cordes : il faut qu’elles forment une ceinture, sans chevauchement ou pincement qui pourrait faire mal à la modèle. Profiter également pour faire pivoter un peu la ceinture si nécessaire pour bien centrer la barre verticale le long de la colonne vertébrale de la modèle. En cas de rotation de la ceinture, passer sur chaque deltoid avec le doigt entre la ceinture et le muscle pour remettre les fibres du muscles dans le bon sens.

La friction en carré

Après la friction en X, ré-entourer la modèle et faire deux tours en passant sous la barre verticale et enchaîner avec une friction en carré :

Friction en carré.png

Je ne vais pas décrire tout le schéma car je ne trouve pas de meilleurs mots. Aux étapes 4 et 5, il ne faut pas hésiter à bien tirer sur la friction en essayant de déformer les barres verticales et horizontales grâce au carré de friction. C’est ce qui va bloquer (et même archibloquer) la friction et faire en sorte que la modèle soit bien maintenue.

La ceinture du bas doit être positionnée juste en dessous de la ceinture du haut. on peut même la coller. Attention toutefois : suivant la physionomie de la modèle, vous risquez d’être pile sur le creux entre le deltoïde et le biceps. Cela peut potentiellement être le point de passage du radial de votre modèle. Si c’est le cas pressez des doigts la zone pour vérifier que la zone n’est pas sensible pour la modèle et au besoin positionnez vous un peu plus bas sur le bras, sur les triceps par exemple.

Les kanukis

Les kanukis sont des attaches qui viennent du dos pour attraper les ceintures horizontales et les bloquer sur l’axe vertical de la modèle. Quasiment toute la littérature sur le shibari conseille un kanuki par ceinture horizontale, mais Bertrand nous a indiqué que faire des kanukis sur la ceinture supérieure engendre un risque de pincement de nerfs et de veine sur la modèle tout en ne contribuant pas plus que ça à sa sécurité. Bref, il faut mieux se limiter au kanukis sur la ceinture inférieure.

La réalisation des kanukis est vraiment aisée. Attention à ne pas tendre les Kanukis, il suffit qu’ils tiennent. Un bon moyen de vérifier s’ils sont tendus ou non est de s’assurer que la ceinture de cordes n’est pas déformée par le Kanuki et reste bien à plat. Si le kanuki exerce une tension sur la ceinture, cette dernière va se déformer et se pincer, ce qui engendrera un inconfort pour la modèle.

Après les kanukis, terminer dans le dos en brûlant de la corde si nécessaire.

La suite

Le TK n’est qu’une structure, il faut l’intégrer dans un ensemble plus vaste. J’ai aussi surtout appris qu’au delà de la technique, des noeuds et des frictions, le Shibari c’est surtout une relation, une activité commune, un partage entre deux personnes. Comme dans d’autres disciplines, il faut bien maîtriser les bases de la technique pour pouvoir ensuite très vite oublier cet aspect.

2 commentaires sur “Le TK selon Bertrand

  1. Merci pour cet article qui m’a rappelée l’atelier avec Andrea chez EDO
    Monsieur Bertrand Desliens N/nous avait montré déjà beaucoup de pédagogie dans la révision du TK
    Espérant être dans Vos cordes un jour 🙂

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    1. Merci pour ce commentaire, Chanelle. Bertrand partage sur sa passion avec un plaisir évident.
      Ce serai un plaisir de faire des cordes avec toi, il ne nous reste plus qu’à organiser ça.

      A bientôt

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